yves bonnefoy commentaire
30.12.2020, , 0
Le poème sâouvre sur la formule rituelle « Je me souviens », celle-là même qui fait remonter le passé à la mémoire. « Les pensées ajointées par lâespérance » restent en suspens. La parenthèse de la partie de cartes Peut-être la poésie a-t-elle besoin de ces phases de recul et de destruction pour, tel le Phénix, renaître de ses cendres et se faire à nouveau réconciliatrice des hommes et médiatrice entre les hommes et le monde ? 4. « Je regardais ». à la figure du passeur - la barque, la perche, lâobole de lâenfant - vient se superposer la silhouette rassurante de saint Christophe. Gestes gauches du cœur sur le corps retrouvé, Et sur lequel tu meurs, absolue vérité. Puis le sommeil final qui nâest « plus rien quâune vague qui se rabat sur le désir ». Une offrande de « mots qui semblent ne parler que dâautre chose ». Cette cloison laisse passer lâextérieur vers lâintérieur (lâeau du dehors/lâeau du dedans). « Je pourrais » (2 fois) ; « Je sais » (4 fois) ; « Je ne puis » ; « Je prends » ; « Je le fais » ; « Il me semble » ; « mâécrier » ; « mâempêcher ». 3. La parenthèse du poème VII, qui insère lâétrange scène de la partie de cartes jouée entre le père et lâenfant, nâest pas sans évoquer les célèbres Tarots de Milan et de Ferrare. ». Ce mouvement vers lâautre se fait par le choix exclusif du réel. Ce que désire lâenfant, la « fièvre » qui le brûle, dépasse la victoire éphémère du jeu. Avec René Char et Pierre Reverdy, il est actuellement souvent considéré comme le plus important poète français LA MAISON NATALE « Littératures modernes », 1999. Le rêve devient corps lui-même, personnifié dans son invocation : « à rêve de la nuit, prends celui du jour dans tes mains aimantes ». Inspiré de récits mythologiques, ce conte est enveloppé dâune atmosphère dâirréalité à laquelle contribuent les jeux dâombre et de lumière apportés par « la clarté de la lune ». It would be pretentious. Lâun et lâautre, enfant et passeur, se définissent par le même manque, la même absence relationnelle au père. Ovide évoque au cours de son long récit un épisode particulier survenu pendant les pérégrinations de Cérès. Le soleil tournera, de sa vive agonie Illuminant le lieu où tout fut dévoilé. Jusquâau nombre de vers et à leur rythme : pour la vieille femme, un seul vers, très haché par des coupes abondantes; trois vers pour la Belle, avec une seule coupe interne qui met en relief le mot Belle. », le passeur oppose lâargument de son état : « Ton père ! Un voyage qui sâétire dans le temps : « Le train avait roulé toute la nuit ». « Je comprends maintenant que ce fût Cérès qui me parut ». Peut-être au seuil des renoncements, au seuil de la vieillesse et de la mort. Il évoque cette apparition en reprenant certains motifs : « la nuit », « la porte », « dehors », la « beauté », la « lumière », puis lâavidité à boire. » Câest prendre le risque de tenir un langage différent de celui, anonyme des « on », qui dénigrent la poésie et lui tournent le dos : « on te méprise », on « te dénie », « on tâestime un théâtre », « on tâaccable ». La traversée du fleuve à la nage. La promesse DANS LE LEURRE DES MOTS ⢠« Les étés » La barque elle-même semble une variante de la maison natale ou encore du poème. Le recueil suit la forme dâun cheminement fait de rencontres, et se présente comme un itinéraire initiatique à rebours. Mais une autre cloison sâinterpose qui sépare la « sans-visage » de lâenfant, empêche toute communication entre eux et interdit le passage de part et dâautre de la porte. Mais le spectacle de sauvetage nâest pas tout à fait celui que le poète attendait. Chaque arcane proposant un grand nombre de figures (situations, personnages, objets, vertus). [2] The Encyclopædia Britannica states that Bonnefoy was ″perhaps the most important French poet of the latter half of the 20th century.″[3], Bonnefoy was born in Tours, Indre-et-Loire, the son of Marius Elie Bonnefoy, a railroad worker, and Hélène Maury, a teacher. à la fois même et différent. Que seul peut transfigurer la poésie. Le châtiment de Cérès Respectivement de neuf laisses et de huit laisses. Il est représenté comme pourvu de deux visages, lâun regardant derrière lui, lâautre devant lui. Non plus en proie aux eaux de la mer et du ciel, mais au « vent froid » et « à la nuit ». Composée de douze laisses, La Maison natale confère à lâensemble du recueil son unité. La première « maison natale », celle qui voit le premier réveil du narrateur, se trouve sur un récif battu par les vagues : « Câétait la maison natale, lâécume sâabattait sur le rocher. Dans sa « Lettre à John E. Jackson[1] », Yves Bonnefoy a raconté la genèse de Douve et, plus précisément, ce qu’il appelle « le passage vers les poèmes de Douve » : un récit abandonné en vue d’une reprise de « ce nom propre ». Assez proche du poème XI par sa structure - une strophe de sept vers, une strophe de douze vers (à quoi viennent se rajouter cinq vers conclusifs) -, ce poème final est très différent du poème précédent sur le plan thématique. « Aller ainsi, au-delà des images ». 1. « Et je repars ». La vieille femme, « courbe, mauvaise »; Cérès, « comme une lampe », illuminée sur le tableau par la flamme dâune bougie et « Buvant avidement de toute sa soif », lâenfant nu riant à gorge déployée et montrant Cérès du doigt. La rencontre de lâenfant avec sa médiatrice se produit. [9] In 1981, following the death of Roland Barthes, he was given the chair of comparative study of poetry at the Collège de France. Le père apparaît en VII, les parents en VIII, la mère en IX. Achat Yves Bonnefoy - Poèmes Commentés à prix bas sur Rakuten. Lâassonance en [u] imprime au poème sa note longue, son long hululement mélancolique. Elle renoue avec la parole et fait renaître le désir. Le Grand Robert de la langue française fait lâimpasse sur cette expression. « Et je touchais â¦dans lâimage » ; « Je découvrais » ; « jâécoutais ». La réponse pourtant passe par lui, par lâanalyse progressive et raisonnée quâil se fait à lui-même. Je passai dans la véranda, la table était mise, Perméable au premier abord, le monde onirique permet la rencontre et la fusion des choses simples avec les données du rêve. Les « grandes voiles » rassembleuses mêlent à leurs « claquements » et à leur « silence » « le bruit, dâeau sur les pierres, de nos voix ». Marques dâune ancienne synesthésie : « de tant dâabsence/Montait pourtant le bruit de la couleur » - écho du « son de la couleur » (p. 79). Le regard de lâenfant se saisit dâun détail inhabituel qui porte sur lâéchange entre le père et la mère : « Ils se parlent, pour une fois ». Le poème est centré autour de la mère, rattachée à la figure biblique de Ruth. Il faudra attendre le dernier poème pour voir lâenfant élucider et lâénigme de Cérès et sa propre énigme. Le naufrage semble se confirmer dans la seconde partie de la strophe. Où acheter Où acheter. Une fois de plus, le corps de lâautre se dissout. Ce titre étrange recouvre un ensemble de sept recueils et emprunte au cinquième recueil son intitulé. Pouvoir de rassembler « beauté et vérité » : « La beauté même, en son lieu de naissance,/Quand elle nâest encore que vérité. Car seule la poésie peut donner sens au monde, elle est seule capable de se frayer une voie pour aller vers lâautre. « Sur la route vide ». « Quant à moi/ jâerrais avec quelques-uns de ma classe, au début de lâaprès-midi⦠» Yves BONNEFOY, « Vrai lieu »,Du Mouvement et de l'immobilité de Douve, 1953. à ce moment-là de lâépreuve quâils affrontent tous deux, solidement arrimés lâun à lâautre, le géant trouve les paroles réconfortantes pour minimiser lâaspect effrayant du fleuve et la longueur du trajet: « Nâaie pas peur, dit-il, le fleuve nâest pas si large, nous arriverons bientôt ». Il est également présent dans la laisse suivante. 464 pages EAN 9782020992169. Cet événement laisse le récit en suspens, lâabandonnant à son mystère. « Aller confiants, nous perdre nous reconnaître ». » Une huile sur cuivre, de petites dimensions (30 x 25 cm), réalisée vers 1608, actuellement conservée au Musée du Prado à Madrid. Promesse dâun espoir, à peine entrevue, aussitôt refusée. Le vaisseau de la véranda Il tient des propos séduisants qui ensorcèlent le chevalier. Car le souvenir du père, tel que lâenfant lâa surpris en ce matin dâété, lui est une souffrance. Qui est Cérès ? Que confirme le vers quatre. Il serait tentant de placer le récit des Planches courbes dans une perspective chrétienne. Issue de la nuit, la Belle concentre sur elle et sur son attitude, toute la lumière du lieu. Le monde réel nâest pas loin, lâarrivée que lâenfant « imagine » est proche : « tout dâun coup cette proue se soulève ». La « sans-visage » du premier poème a maintenant « un visage ». Le malheur de lâenfant repose sur un malentendu. Aux résistances du géant, lâenfant oppose son obstination : « Mais je resterais avec toi, au bord du fleuve »; « Mais je resterais si volontiers auprès de toi, sur la rive ! Dépossédé de tout, jusquâà la notion même de père lui est inconnue : « Un père, dit-il, quâest-ce que câest ? 5. Afin peut-être quâil ouvre les yeux sur ses erreurs, sur ses errements. Débordants de choses fermées » (page 72). Ainsi, à peine lâenfant (ou le poète) a-t-il souligné sa solitude, quâil se ravise et se reprend : « Mais non, nullement seul ». Lâimage fondatrice des « planches courbes » est inopérante. Peut-être à la fois lâun et lâautre. [2] After the Second World War he travelled in Europe and the United States and studied art history. Ten years later, in 1981, The French Academy gave him its grand prize, which was soon followed by the Goncourt Prize for Poetry in 1987. Le front, les yeux contre ses planches courbes Cet hommage se traduit, comme pour le poème précédent, par le désir dâune offrande. Confrontations Pourtant la tonalité de ce second recueil est autre et dâemblée se perçoivent des différences. La vieille, toute chargée de connotations négatives, réveille en chaque lecteur la sorcière des vieux contes. Pourtant la seconde partie du vers affirme que le lieu dans lequel se trouve le narrateur est celui de lâenfance : « Câest bien la maison natale ». Se souvenir dâIthaque. 7. Que se disent-elles ? Au lieu de permettre aux choses dâexister, le langage les prive de leur substance. Câest la première fois que dans le recueil de La Maison natale, les médiatrices convoquées par le rêve parlent. NOTE : Ne pas oublier d'écouter (sur le site Scérén) l'entretien d'Yves Bonnefoy avec Hélène Waysbord, et notamment l'extrait concernant le pouvoir des images (La Dérision de Cérès d'Elsheimer). Surgissent avec elles les figures du père et de la mère, ou des deux parents ensemble : Commentaire de texte de 2 pages en littérature : Yves Bonnefoy, Les planches Courbes. Puisquâil reprend la parole en disant : « Souvent on nâa pas eu de père, câest vrai ». Yves Bonnefoy, Dans le leurre du seuil [1975], in Poèmes, Gallimard, 1982, pp. Poursuivant sa réflexion, le passeur rebondit sur la présence féminine, compensatrice de lâabsence paternelle. Une force vitale et émotionnelle indemne. Ambiguïtés du rêve Il sait aussi quâil lui faut une pièce pour pouvoir monter dans la barque. Car, au-delà des signes contenus dans les images, il y a la musique. Peut-être, alors, le grand enfant attentif trouvera-t-il, chez le passeur Yves Bonnefoy, des pistes de réponses. La seconde strophe du poème, séparée par un blanc de la précédente est un douzain où alternent décasyllabes et endécasyllabes. Le lecteur peut en déduire que les « planches courbes » appartiennent au monde du poète. « De la musique avant toute chose. Et si l'on sâamuse à établir un parallèle entre ces deux titres, il est possible dâimaginer que « seuils » et « mots » sont très proches, ont les mêmes pouvoirs. Lâangoisse de la mort. Les efforts de la « sans-visage » et ceux de lâenfant restent vains. La comparaison du « navire » avec un « candélabre » est inattendue mais elle sâexplique par le jeu dâalternance de lumières et dâombres que donne le spectacle nocturne de cet incendie du navire. De lâeau glissait/Silencieusement sur le sol noir. Associée à des images dâenfance heureuse, de bonheur insouciant, la mort, lointaine, repoussée aux confins du temps et de lâespace, nâa encore que la « couleur laiteuse » des origines, qui sâécoule, calme, dans lâeuphorie des assonances en [u] : « Et en avant, ce serait bien la mort, /Mais de cette couleur laiteuse du bout des plages/Le soir, quand les enfants/ont pied, loin, et rient dans lâeau calme, et jouent encore. Pourtant, face aux dangers qui le menacent, « lâesquif ne coule pas ». Trois grandes parties expliquent le texte, son sens grâce à la biographie de l'auteur, aux figures mythologiques et aux techniques d'écriture. Une poétique qui passe par la voix. Faut-il voir dans cette métaphore marine une image fusionnelle ou au contraire les prémices dâune souffrance ? Documents Essais La Librairie du XXIe siècle. Yves Bonnefoy . Une errance qui prend corps dans lâécriture et se nourrit de lâ« humble mensonge des mots ». Le « je » se « risque » dans lâécriture. » Entre les deux espaces se trouve lâ« aube », propice à lâobservation de « lâavènement du monde ». Puis il sâengage dans une définition incluse dans deux subordonnées relatives: « celui qui »⦠« et qui ». Irréalité confirmée dans le second paragraphe avec un indice supplémentaire: lâhomme est un « géant ». Et par son caractère de brutalité, de puissance et dâirrémédiable : « Et le poison fut partout dans mes membres ». ⢠Quel est le statut de lâÅuvre intitulée Les Planches courbes ? » Lisez ce Littérature Commentaire de texte et plus de 246 000 autres dissertation. Se refusant à une vision restrictive du langage poétique et à « nâêtre que la lucidité qui désespère », le poète est sur le point dâ« Abandonner les mots à qui rature, prose, par évidence de la matière... ». Pourtant cette solitude et cet éloignement exacerbent son regard, tout aussi incisif que dans le poème précédent. Est-ce la même, est-ce une autre ? Une façon pour le poète dâaffirmer de manière claire et énergique sa position, dans la proximité du tutoiement : « Je prends le risque de mâadresser à toi, directement. 1. ** Le breuvage à base de farine d'orge grillé, de fromage rapé et de vin de Pramnos qu'offre la vieille femme à Cérès est le kykéôn, la boisson rituelle que buvaient les initiés aux mystères d'Eleusis. Une figure exemplaire du désir maternel. Lâenfant évoque dans cette strophe le monde du père et le sien pris dans une simultanéité qui les oppose. ⢠Le père (VII) Des éléments de rêve subsistent, avec leurs formes floues, irréelles qui sâimmiscent dans les souvenirs. DANS LE LEURRE DES MOTS 327-329. Les formes et les couleurs, que domine le « Noir », mis en relief par lâapposition en début de vers, sont brouillées par la nuit et par les « fumées ». Leur œuvre est traversée par la conscience aiguë de la faille entre le langage et le réel. Le poète a beau tenter de déchiffrer les messages que la barque lui envoie, le sommeil est indifférent à ses efforts. Il entre confiant dans le rêve. Le géant colle si bien à son rôle de père que lâenfant ne peut résister à formuler sa prière : « Oh, sâil te plaît, sois mon père ! Martelée dès le début de la strophe par la répétition de sons durs -[k]-, la présence insistante de Cérès était demeurée obscure à lâenfant. Lâenfant évoque le souvenir de cette longue traversée qui appartient au passé de son enfance : « Je regardais », « Je dédiais ». Guidé par cette voix qui ânonne les choses pour les faire exister aux yeux de lâenfant, lâenfant revisite ce lieu fondateur où se sont fixées les premières marques de possession et dâappartenance au monde : « ta salle de classe », « tes premières images ». Et trouver sa voix. Tarots dont le poète Torquato Tasso, qui en connaissait les subtils arcanes (Trionfi), sâest inspiré dans La Jérusalem libérée.
Gare Routière Grenoble, Los Toros Nouméa, Tradition Nouvel An Bolivie, Affronter Un Perver Narcissique, Recette Baguette Sans Machine Marmiton, Sac Cuir Camel Vintage, « Résidence Culture 2021 », Best Budget Webcam,
No comment